Round and round like a horse on a carousel, we go |Flashback
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Round and round like a horse on a carousel, we go |Flashback
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- => Gabriel Je ne pouvais prétendre être un artiste accompli, dans la mesure où je ne considère pas être excellent. Il est vrai que j’ai su tirer mon épingle du jeu pour ce qui est de la danse. Mais… C’est parce que cette discipline a été abordée dans un objectif professionnel, contrairement aux autres.
Il se trouve que je me suis intéressé à toutes les formes d’art. Chacune jouant avec la lumière, les courbes, et les couleurs du monde à leur manière. J’avoue éprouver une certaine fascination pour les corps. Leur façon de se mouvoir, de jouer avec les ombres… Voilà comment j’ai porté mon attention sur la photographie. Il n’est pas question pour moi d’en faire ma profession. J’entends seulement l’ajouter à la liste de mes passe-temps subjuguant.
C’est ainsi que quelques semaines plus tôt, je me rendis dans une agence de modèle avec pour seul but d’observer leur travail. Evidemment, je n’avais pas la possibilité d’assister à un shooting. Mon sourire ne suffirait pas à convaincre des professionnels. Ce serait un peu comme si un enfant demandait à monter dans le traineau du père-noël. Utopique. Surréaliste.
Toutefois, il y avait des albums à la vente. Des books qui regroupaient le travail de plusieurs modèles, et/ou photographes, par thème. J’en feuilletai quelques uns avec une curiosité attentive, avant d’en acheter deux. La vendeuse me détailla quelques secondes, avec une expression que je ne sus déchiffrer, ni même estimer si elle était positive ou non. Je décidai de ne pas me formaliser, et de faire preuve de ma courtoisie habituelle, en m’inclinant avec un sourire franc. Elle ne me répondit que par un signe de tête hautain. Aussi, ne m’attardai-je pas, trop enjoué à l’idée de découvrir mes achats plus en détail.
Une fois chez moi, je me laissai aller sur mon canapé, à la contemplation des photos d’une qualité indéniable. Un album se focalisait plutôt sur l’immortalisation de portraits, quand l’autre regroupait des photos de charme. Je m’attachai à observer l’expression des modèles sur les deux books, en me demandant ce que celles qui exposaient leurs corps pouvaient bien ressentir.
Par mon métier, j’avais l’habitude que les regards soient braqués sur le mien, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que le ressenti puisse être différent pour une femme. Peut-être n’était-ce qu’une idée reçue…
Parmi les différentes demoiselles qui prenaient la pose, l’une d’elle attira mon attention. Certes, son corps étai irréfutablement sublime, mais je préférai m’attarder sur son regard d’un bleu aux reflets verts, qui ne faisait qu’apporter une nuance délicieuse à sa peau dorée… Je cherchai donc dans l’ouvrage si son nom figurait quelque part, et finis par le trouver… Jezebel Macguire… Son nom m’inspirait autant que son apparence… Elle avait quelque chose qu’il ne me semblait ne pas avoir remarqué chez les autres. Poussé par ma curiosité, je tapai ce nom dans le moteur de recherche sur mon PC et reconnus aussitôt la jeune femme. En cherchant sur le site de l’agence, je trouvai une adresse mail qui sois disant permettait de contacter les modèles… Qu’avais-je à perdre à essayer… ? Mais dans quel but… ? Pouvais-je caresser l’espoir de la rencontrer si j’avançais les bons arguments ? Je ne perdais rien à essayer…
Mademoiselle Macguire,
Photographe amateur, je me permets de venir vers vous pour vous faire part de mon admiration pour votre travail. Conscient que je ne dois pas être le seul, j’accompagne mon appréciation d’une question. Vous n’êtes bien évidemment pas tenue d’y répondre. La voici :
Seriez-vous intéressée par un shootings sans prétention, qui mettrait vos traits en valeur ? Si par chance vous étiez partante, je vous enverrai volontiers quelques uns de mes clichés.
Dans l’attente d’une réponse favorable de votre part,
Cordialement,
Gabriel Shades
Apres avoir relu mon message près d’une dizaine de fois, je cliquai sur « Envoyer » en retenant mon souffle. Il ne me restait plus qu’à attendre.
Jezebel => Pourquoi aller s'exposer devant des objectifs quand on est le bras droit du parrain d'une des mafias la plus importante de la ville ? Cela pourrait paraître comme la couverture parfaite pour brouiller les pistes. Pourquoi quelqu'un irait-il autant s'exposer alors qu'il est susceptible d'être recherché par tous les policiers de la ville ?
J'étais certes très prudente quant à mes réelles occupations, mais jamais je n'ai décidé de me lancer dans la photo pour cela. J'aime juste ça. Je suis entièrement consciente du corps que je possède, et de la beauté qui m'habite. Cela pourrait paraître prétentieux, mais à quoi bon s'en cacher ? Une femme doit s'assumer, assumer ses formes et ses charmes. Et puis j'ai tout le temps adoré jouer là dessus, charmer, séduire … alors le faire devant un objectif. Je m'éclatais dans ce domaine.
Malheureusement, je n'ai pas forcément le temps nécessaire pour me laisser aller à cette passion, surtout depuis que Yuri est absent. Je gère beaucoup de choses au manoir. Superviser des échanges, des transactions, contrôler l'acheminement de certaines marchandises … Et puis tenter de dissimuler les meurtres commis par Yuri.
Je revenais d'ailleurs au manoir après une longue journée quand je reçois un mail sur mon téléphone. Pensant qu'il s'agissait encore d'une nouvelle affaire à régler, je soupire, appuyant sur la petite icône pour afficher le contenu du message. Mais je fus surpris de lire ce message venant d'un photographe. Je suis tout d'abord touchée par la forme mise dans ce message, me donnant l'impression d'un homme plein de bonnes manières. Mais on m'avait souvent mise en garde face à ces photographes amateurs, la plupart d'entre eux se faisant passer pour tel afin d'avoir l'occasion de se rincer l’œil gratuitement. Mais là, pour le coup mon instinct m'incite à la confiance. Je lui réponds alors sans attendre.
Monsieur Shades
Vos appréciations me vont droit au cœur.
Aussi, je serais curieuse d'en savoir plus sur votre travail passé, ainsi que ce que vous aimeriez faire dans le cadre d'une collaboration potentielle entre vous et moi.
Bien à vous.
Jezebel Macguire
Gabriel => Je sursautai en entendant la notification d’arrivée d’un nouveau mail. Je savais pourtant bien que je ne jouais pas ma vie… Etais-je à ce point nerveux ? Apparemment… J’aurais pu recevoir n’importe quel type de message de publicité promotionnelle. A dire vrai, ma boite en regorgeait. Impossible de s’attarder sur un site sans être pisté… Bref.
J’osai à peine y croire en voyant le nom du destinateur… C’était déjà elle. Je reteins mon souffle, m’attendant à lire un message type, déclinant avec une formalité polie ma proposition en m’expliquant qu’elle croulait déjà sous ce genre de demandes…
Et pourtant… Mon cœur rata un battement quand je réalisai que non seulement, il ne s’agissait pas d’un message type mais qu’en plus la réponse était positive. Doublement, même puisqu’elle disait vouloir voir d’ancien clichés…
Après avoir marqué un temps d’arrêt, mon palpitant partit dans une course effrénée. Il me fallait maintenant trouver quelques images à lui montrer, qui laisseraient un aperçu des photos que j’aime prendre… Aussi, je me mis à chercher dans mes dossiers, ceux que j’avais numérisées, et les accompagnai d'un petit message :
Lady Macguire,
C'est avec un immense plaisir que j'ai lu votre réponse, rapide de surcroit. Ainsi je vous laisse une brève série de photos, toutes prises dans l'année. J'espère sincèrement qu'elles vous plairont.
A bientôt j'espère.
Gabriel Shades
Difficile de rendre compte de séries entières en si peu d'images... Mais avec un peu de chance... Celles-ci attireraient son attention suffisamment pour lui donner envie de donner suite
Jezebel => Dans l'attente de la réponse de ce mystérieux photographe, je passe sur mon ordinateur portable. Cela serait beaucoup mieux pour admirer ses clichés, plutôt que sur le petit écran de mon téléphone. C'est donc installée sur le canapé, l'ordinateur sur les genoux que je reçois un nouveau mail. Au moins il était rapide. Ca me montrait sa motivation, ce que j'apprécie beaucoup.
J'ouvre la pièce jointe et vois donc apparaître les quelques clichés qu'il a pris le temps de m'envoyer. Autant dire que ceux-ci sont très différents du genre de photo que je fais habituellement. Je m'attendais à voir le même genre de cliché que je fais normalement Pourtant, il n'y avait ici pratiquement que des portraits. Ca me surprend encore plus qu'il s'intéresse à moi quand nombreux photographes me choisissent pour autre chose que mon visage. Bien sûr, c'est pris dans les critères de sélection, mais les mensurations sont aussi un critère décisif.
Je dois dire que je fais exclusivement des photos de charme. Qu'on me propose un autre type de photo m'impressionne un peu. Je n'ai vraiment pas l'habitude. Mais ça reste une bonne expérience à tenter, surtout que je trouve qu'il se dégage des clichés de Gabriel une atmosphère bien particulière qui m'interpelle. Je ne prends donc pas plus de temps pour lui répondre.
M. Shades.
Dire qu'ils me plaisent est bien loin de la réalité.
Je serais flattée de pouvoir collaborer avec vous.
Donnez moi un lieu et une date et j'y serai.
Au plaisir.
Jezebel
Gabriel => Pas de sursaut cette fois, mais un sourire alors que je nous imaginais tous les deux derrière nos ordinateurs dans l'expectative d'une nouvelle réponse. Ravi semblait être un adjectif bien fade pour décrire mon état d'esprit lors de ma dernière lecture.. Mes doigts coururent d'eux même sur le clavier dès que j'eusse jeté un œil au ciel par la fenêtre. nous n'etions plus en été cependant le soleil nous gratifiait encore de sa caresse chaleureuse. Une idée me vint, j'ecrivis:
Sublime rencontre,
Il semblerait qu'une fête foraine se tienne en ville cette semaine... Que diriez vous de nous y rendre?
Bien à vous
Un vent de passage
J'etais certain que toutes les nuances d'expressions pouvaient se peindre dans ses yeux. Mais il fallait bien en choisir une pour commencer, et la joie me semblait couler de source. Avec un peu de chance, le sort m'accorderait une occasion de toutes les admirer...
Jezebel => Le mystérieux photographe me propose la fête foraine comme lieu pour notre rencontre. Nouvelle surprise pour moi qui ne pose que dans des lieux clos ou vide de monde. Mais si j'avais accepté la proposition de ce monsieur Shades c'était bien pour l'originalité de sa requête. J'étais prête à me prêter à ce nouveau jeu, portée par une extrême curiosité.
Un petit coup d'oeil rapide à l'heure qu'il est et je réponds sans attendre davantage.
Cela me semble parfait. Je peux y être dans une heure si l'envie d'engager cette rencontre dès aujourd'hui vous dit.
Pourquoi attendre après tout, surtout que je pouvais me dégager du temps libre dès maintenant. Je n'attendais donc plus que la réponse de cet intriguant artiste pour partir me préparer en conséquence.
Gabriel => Sa réponse me parvint à peine quelques minutes après l'envoi de mon dernier message... Pouvais-je espérer qu'elle soit aussi impatiente que moi?
Mon coeur battait fort, et l'impatience se mêlait au trac à la simple idée de la rencontrer le jour même. C'était aussi prenant qu'une montée d'adrénaline. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me levai déjà pour me diriger vers la sortie pour prendre ma veste en cuir et envoyai le message suivant à partir de mon téléphone.
Je vous attendrai donc près du carrousel... Je gage que votre intuition saura me reconnaitre... Dans le cas contraire, ce sera moi qui vous trouverai. J'attends un signe de vous, quand vous serez prête.
Je sortis donc, vêtu d'un de mes jeans ciré noir, un T.Shrit rouge sur lequel on peut lire "Damned" en lettres gothiques noires... Sans oublier les lentilles assorties. Rouges, cerclées de noir. La première impression pourrait être surprenante, mais quel dommage de me faire passer pour un autre. Si l'alchimie se faisait, je ne voulais surtout pas qu'elle soit basée sur un mensonge.
Jezebel => Voilà longtemps que je ne n'avais pas autant hésité quant à la tenue que je devrais porter pour une telle occasion … Au final, j'opte pour un jean plutôt simple, basique, aux allures faussement usées, un débardeur blanc et court, laissant mon ventre visible et une veste kaki, d'imitation militaire avec de petites épaulettes sombres et un aigle dans le dos. J'enfile également une paire de bottine en cuir et envoie un dernier message à mon rendez-vous.
Je me mets en route.
A tout à l'heure.
J'avais emballé quelques affaires dans un sac à dos, au cas où. Je m'étais aussi maquillée, plutôt sobrement, me concentrant surtout sur mon regard, le fardant de noir puis avais enfourché ma moto. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir stressée à l'idée de cette séance photo. Pour une fois que je n'aurai pas à trop me dévêtir … je me sentais comme lors d'une première … Ca me fit sourire alors que je gare le bolide à proximité de l'entrée de la fête foraine.
Mon sac sous l'épaule, je me mêle aux visiteurs et, à l'approche du carrousel, recherche déjà le photographe du regard. Un homme au look atypique retient mon attention. Je tente d'abord de poser le prénom du photographe sur son visage, cherchant à deviner si il correspondait à l'auteur de ces mails … J'hésite, je tergiverse, pour finalement m'approcher de lui, souriant avec délicatesse.
-Gabriel ? Gabriel Shades ?
Gabriel => L'ambiance de la fête foraine a quelque chose d'enchanteur pour moi. Peut-être à cause de ce qu'il me reste de naïveté... Si rarement mise en lumière. Mais Jezebel promettait de me donner se souffle d'insouciance. Non sans une certaine intimidation néanmoins. Les questions fusaient dans ma tête. J'avais vu cette femme figée sur la papier glacé de l'album... Mon esprit ne pouvait s'empêcher d'imaginer sa grâce naturelle en mouvement.
Quand je reçus son message, j'allai m'assoir sur un banc posté près du grand manège de bois. Mon regard rougeoyant parcourait la foule sans vraiment distinguer les individus qui allaient et venaient dans tous les sens sans vraiment les distinguer. En effet, je ne cherchait qu'elle... Jezebel.
Mon coeur battit plus fort sitôt que mon regard se posa sur la jolie brune que j'avais presque crue irréelle tant il me semblait impossible qu'elle vienne à moi. Ou plutôt que l'on puisse venir l'un à l'autre. Naturellement, je serais venu à sa rencontre mais mon message la mettais au défi de deviner, parmi les quelques badauds qui gravitaient autour du carrousel, je pouvais bien être. Je lui avais signifié être reconnaissable sans plus de détail. Je me doutais donc qu'elle chercherait un original... Pour ne pas dire marginal. La question était de savoir si elle oserait m'approcher. La voyant hésiter, je dus me contenir, sans toutefois pouvoir m’empêcher de fendre mes lèvres d'un sourire. Quand enfin elle prononça mon nom, je me levai.
Le vent dans ses cheveux dégageait son visage, m'offrant une vie imprenable sur ses traits harmonieux, a peau naturellement mate rendait la couleur de ses iris encore plus saisissante. Et là, je n'eus aucun doute quand à la véritable essence de leur couleur qui ne devait rien à un quelconque logiciel. Avec une infinie délicatesse, je pris sa main pour la porter à mes lèvres, m'inclinant en une gracieuse révérence.
"Lady Macguire, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer. En ce jour, et en ce lieu."
Je relâchai doucement ses doigts en me redressant, mon sourire toujours aux lèvres. une mallette en bandoulière posée sur ma hanche contenait mon matériel.
"Désirez vous boire, ou manger quelque chose avant que nous commencions?"
J'ignorais de combien de temps elle disposais, mais je ne voulais pas non plus me jeter sur elle comme un vautour affamé. Le cadre incitait à une légèreté d'esprit bon-enfant.
"A moins que vous ne préfériez faire ça après le shooting pour prendre le temps de donner vos impressions?"
Jezebel => Je ne me suis pas trompé, l'homme que je viens d'approcher est bien ce mystérieux Gabriel Shades. Si son allure est certes différente du commun des mortels, et plus original .. Ce sont ses manières qui me troublent le plus. Je ne l'empêche néanmoins pas de guider ma main jusqu'à ses lèvres, et lui souris avec délicatesse. Qui, de nos jours, prend encore la peine de s'adonner à ce genre de manière ? La seule fois qu'un homme m'a fait un baise main, c'était face à une ponte de la mafia … Et j'étais beaucoup moins sereine qu'aujourd'hui … Enfin, c'est une toute autre histoire.
-L'honneur est partagé, M. Shades.
Je décroche à peine mon regard du sien, presque hypnotisant par l'originalité de sa couleur, mais ne perd pas le fil de la conversation, au contraire, mon sourire s'élargissant davantage.
-Je pense que je suis bien incapable d'avaler quoi que ce soit pour le moment, mais après, ça sera un grand plaisir. Nous pouvons donc commencer dès maintenant si cela vous convient.
Oui, j'étais un peu stressée, mais tellement emballée à l'idée de faire quelque chose de différent de mes shooting habituels.
Gabriel => Je ne peux que me réjouir de la captiver autant. Je n'avais osé y croire. Mon expression joviale refuse de s'estomper alors que je tourne la tête en direction du grand manège.
"Faisons ça alors. Sans problème."
Je me tourne de nouveau vers elle, sans pouvoir m'empecher de me sentir impressionné par sa présence.
"Les carrousels vous inspirent-ils quelque chose de particulier? Des souvenirs?"
Le plus important pour moi en ce moment c'est qu'elle puisse être naturelle et passer un bon moment. Que l'objectif capture quelque chose de sincère et unique. En fait, j'allais me mette au service de mon modèle, et pas l'inverse. Ce serait à moi de m'adapter à la lumière qui se reflète sur son visage, et aux expressions qui l'ornent...
Jezebel => A la question du photographe, mon regard se tourne justement vers le carrousel, les chevaux de bois montant et s'abaissant lentement, le manège tournant indéfiniment sur lui même, ponctué par le rire des enfants et une douce mélodie … Un très léger sourire orne mes lèvres alors que je m'en approche lentement, basculant dans mes souvenirs, le regard un peu troublé par une douce nostalgie.
-Prêt de là où j'ai grandi, il y avait une place qui accueillait régulièrement un carrousel.
Je m'interromps un instant, glissant un regard plein de réserve vers mon interlocuteur. Cela se révélait compliqué de lui parler d'un souvenir d'enfance alors qu'il ne sait rien de moi ou de ma vie …
-Même si je n'avais personne pour m'y accompagner, j'y allais souvent … dès que j'avais de quoi payer le tour.
Avant même d'avoir terminé ma phrase, mon regard s'en était retourné capter le spectacle de ces enfants s'accrochant à ces chevaux de bois, leurs regards innocents transportés dans un autre monde.
Non, je n'ai pas eu de parents présents pour m'emmener faire du manège... J'ai été une enfant qui a du être débrouillarde et indépendante rapidement …
Gabriel => Une mélancolie planait immanquablement sur son récit. Je l'entendais au son de sa voix, et même ses traits traduisait quelque chose d'assez grave.... Profond, j'entends. J'aurais pu chercher à capter l'intensité de son regard, mais étant donné le sentiment qui émanait de ce qu'elle venait de dire, je me serait senti voyeur.
A dire vrai, je m'étais attendu à quelque chose de plus insouciant... Mais... Cette femme dont je ne connaissait rien respirait quelque chose de mystérieux qui poquait ma curiosité. Ou plutôt, retenait mon attention. Alors en un sens, cette réaction ne faisait que suivre la lancée de ce qu'elle m'avait inspiré depuis que j'avais croisé son regard sur le papier glacé. Quelque chose de singulièrement intense.
Ne voulant pas me faire intrusif je reculai de quelques mètres, silencieux, pour immortaliser le moment... Son profil gracieux, et sa longue chevelure brune dansant avec la brise... Sublimement pensive...
Jezebel => Non je n'ai pas eu de parents, ni rien qui pouvait y ressembler qui auraient pris la peine de m'amener à la fête foraine lorsque j'étais petite. Alors non, je n'ai pas été livré à moi même dès ma plus tendre enfance et je ne dirais jamais que j'ai été malheureuse. Grandir au sein de la mafia c'est ne jamais être seule. Si tu tombe, il y aura quelqu'un pour te relever, mais seulement si tu fais l'effort d'avoir déjà essayé toute seule. Car si tu tends la main sans avoir essayé une première fois, tu peux toujours attendre. Une éducation certes dure mais que je ne regrette pas. Elle a forgé celle que je suis aujourd'hui. Mais je me demande parfois à quoi cela aurait pu ressembler ... une enfance "normale".
J'entends le déclic de l'appareil. Et même si je n'ai pas le regard posé dessus, le photographe entre dans mon champ de vision. J'esquisse un léger sourire, meme si je suis déjà passée de nombreuses fois sous l'objectif, cela reste assez déstabilisant dans ces conditions. Aujourd'hui, je n'ai que mon visage ... et les expressions qui passent dessus. Un regard, je sais jouer avec, le maquiller, y faire passer la convoitise, le désir ... mais ça n'est pas le sujet du jour. Et je sais que ce que Gabriel vient de capter est une expression plus naturelle, de celles qu'on ne peut maquiller. Pourquoi ne pas se prêter à ce nouveau jeu alors ?
Le carrousel finit par s'arrêter, engageant donc un mouvement dans la foule qui descend, une partie prenant leur place. Je pose alors un pied dessus et tourne totalement mon regard vers le photographe cette fois, un sourire malicieux aux lèvres.
-Embarquons nous ?
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Gabriel => Toujours attentif à ses réactions, je lui souris. Mon but était autant de prendre du plaisir que de lui en donner... Et c'est le cas dans presque tout ce que je fais... En dehors des ruelles... Mais... Heureusement, je n'y suis pas la majorité du temps...
Si elle en avait eu besoin, j'aurais été près à prendre le temps nécessaire pour la mettre en confiance. Mais c'est avec un plaisir non dissimulé que je m'aperçoit qu'elle n'attends pas forcément d'être totalement dirigée. Si mon projet l'inspirait, elle aussi, ça ne pouvait que le rendre meilleur une fois abouti. Après tout, les meilleurs shootings sont ceux qui ont permis une réelle complicité entre le photographe et le modèle. Aussi aguerri que puisse être celui qui tient l'appareil, si son partenaire n'y est pas, les clichés s'en ressentiront.
A dire vrai, j'avais envisagé de lui proposer d'aller faire un tour. Constater qu'elle venait de me devancer ne fit qu'augmenter mon euphorie. Je hoche donc la tête et vais chercher deux tickets pour le prochain tour, avant de revenir en quelques enjambées souples, et monter sur le plateau tournant pour la rejoindre.
"Je vous en prie... Lequel de ses destriers choisirez vous pour monture?"
Le regard pétillant, j'observe Gabriel partir acheter nos places. Mes lèvres sont pincées sous le gloussement que je tente de contenir. J'ai l'impression de retomber en enfance. C'est fou … Un tour en carrousel, c'est quelque chose de plutôt … habituel. Aller à la fête foraine, faire des manèges … mais ce n'est plus le genre de chose que j'ai l'habitude de faire. Pas le temps, et … ce n'est certainement pas avec Yuri que j'irais faire ça. Vous l'imaginez, vous, sur un cheval en bois ? Pas moi … C'est risible. Et ridicule.
A vrai dire, avant aujourd'hui, je ne pensais pas vraiment venir me perdre à nouveau dans ce genre d'endroit, mais vu que l'occasion se représente … Et maintenant que j'y suis, je me rends compte que c'est le genre de chose qui peut me manquer. Laisser de côté toutes les affaires de la mafia, mes responsabilités, cette haine pour le pouvoir en place … Ici, personne n'a rien demandé. Il n'y a pas de tensions. Et je suis curieuse, curieuse de cette nouvelle rencontre, de cette nouvelle expérience.
J'ai l'habitude de jouer avec l'objectif, et l'homme – ou la femme – qui se cache derrière. Alors jouons.
Mon sourire se fait plus large lorsque Gabriel revient avec les tickets, dévoilant toutes mes dents.
-Je ne sais pas … Explorons ...
Progressivement, mon expression se mue en un sourire aussi espiègle que charmeur tandis que je recule, faisant mine d'observer chacune des montures. Puis, je me retourne totalement, dos à lui. Oh oui, je veux jouer. A lui d'en capter ce qu'il souhaite, ce qu'il recherche … Les yeux pétillant, répondant à mon dernier sourire, je lui lance un rapide regard par dessus mon épaule. Le manège se met en marche, lentement. Alors, évoluant d'une démarche lente et assurée, je commence à avancer entre les différents destriers, m'accrochant aux barres pour assurer mon équilibre, jetant quelques œillades au photographe, amusée, espiègle, charmeuse, une myriade d'expressions qui m'habitent en ce moment.
A vrai dire, avant aujourd'hui, je ne pensais pas vraiment venir me perdre à nouveau dans ce genre d'endroit, mais vu que l'occasion se représente … Et maintenant que j'y suis, je me rends compte que c'est le genre de chose qui peut me manquer. Laisser de côté toutes les affaires de la mafia, mes responsabilités, cette haine pour le pouvoir en place … Ici, personne n'a rien demandé. Il n'y a pas de tensions. Et je suis curieuse, curieuse de cette nouvelle rencontre, de cette nouvelle expérience.
J'ai l'habitude de jouer avec l'objectif, et l'homme – ou la femme – qui se cache derrière. Alors jouons.
Mon sourire se fait plus large lorsque Gabriel revient avec les tickets, dévoilant toutes mes dents.
-Je ne sais pas … Explorons ...
Progressivement, mon expression se mue en un sourire aussi espiègle que charmeur tandis que je recule, faisant mine d'observer chacune des montures. Puis, je me retourne totalement, dos à lui. Oh oui, je veux jouer. A lui d'en capter ce qu'il souhaite, ce qu'il recherche … Les yeux pétillant, répondant à mon dernier sourire, je lui lance un rapide regard par dessus mon épaule. Le manège se met en marche, lentement. Alors, évoluant d'une démarche lente et assurée, je commence à avancer entre les différents destriers, m'accrochant aux barres pour assurer mon équilibre, jetant quelques œillades au photographe, amusée, espiègle, charmeuse, une myriade d'expressions qui m'habitent en ce moment.
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