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Loren Warner /Toutes les blessures ne se voient pas

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Loren Warner /Toutes les blessures ne se voient pas Empty Loren Warner /Toutes les blessures ne se voient pas

Message par The Voice in the Wind Jeu 1 Juin - 13:29





   Loren Warner

ID CARD


©️ ezek
Nom : Warner
Prénom(s) : Loren
Âge : 30 ans
Date de naissance : 3 Mai
Nationalité : Américaine
Groupe : Walk in the Dark
Situation : Célibataire
Orientation : Hétéro
Métier : Serveuse au Deep Shadows - Ancienne Pianiste/Violoniste des Night Walkers (Alrinach)
FT Ryan Ashley Malarkey

Charmes du Corps

Alors... Jusqu'à 26 ans j'étais le genre longs cheveux chatains, avec une frange bien droite... Le genre, rigueur immaculée... A l'image des musiciens de conservatoire. Cintrés, intransigeants... Disciplinés, inflexibles... Autant de qualificatifs moraux qui se traduisent dans l'apparence.

Et après... J'ai rencontré Black... Je l'ai fréquenté... Et si j'ai pas arrêté la musique, loin de là, j'ai déserté les bancs de l'école... Et ça aussi, ca s'est vu... Ma frange s'est fondue dans une chevelure décolorée. Mes grands yeux bleus ont commencé à être soulignés, et piercings est tatouages ont fleuri sur mon corps comme un printemps révolutionnaire...

Nuances du cœur & état d'esprit
Le caractère se forge au fil du temps, au gré de tempêtes et de douces brises. On est seuls à pouvoir réellement voir nos souvenirs, mais ils ont des répercutions que personne ne peut voir sur une photo. C'est le moment maintenant, de nous dire en quelques mots, l'invisible. Des phobies? Des tiques? Des petits plaisirs simples qui suscitent le sourire? Une explosion de joie? Le caractère se décline en traits qu'on grave continuellement, et qui se redessine parfois....

STORY


Il y a beaucoup de petites filles qui rêvent de devenir chanteuses, ou plus généralement de faire une carrière dans la musique. En ce qui me concerne, la voie était toute tracée... Et je dis ça sans aucune prétention, loin de là. Je suis la fille de Samuel Warner. Chef d'orchestre reconnu dans tout le pays... Et ça ne lui suffisait pas. Quand j'étais petite, il essayait déjà de passer les frontières, pour pouvoir envisager des tournées en Europe. Et pour lui, il était tout bonnement inconcevable que ses enfants ne soient pas musiciens. Ma mère, sa femme, il l'a d'ailleurs rencontré dans le milieu. Janet Northcamp et le premier violon de l'orchestre de New York. Quand il leur arrive de parler de leur histoire, ça semble être une évidence. La musique crée des liens, et elle est tout ce qui unit les Warner. J'ai donc commencé les cours de piano et de violon à 5 ans. Si la première année, on tente de rendre l'apprentissage un minimum ludique, plus le temps passait, et plus la rigueur froide du conservatoire a pris le dessus. C'est dur, indéniablement. Mais quand on est élevé dans cet environnement, ça paraît normal. Toute mon enfance j'ai fait ma scolarité dans une école avec des horaires aménagés pour mes cours de musique. Une école élitiste qui trait les élèves sur le volet. Des sélections d'entrée à chaque classe, des classements par niveau dans chaque groupe d'enseignement. C'est comme ça que mon père se figurait que mon frère William et moi, porterions haut le nom des Warner. En parlant de mon frère... On a 7 ans d'écart. Beaucoup de gens disent que c'est beaucoup, mais ça ne nous a jamais empêché de nous adorer.... Même si lui, la discipline de l'école de musique, c'était loin d'être son truc. Du coup, à 19 ans, il a dit merde à notre père. Ce qu'il aimait, c'était les tatouages, et il avait clairement l'intention de faire carrière là-dedans. J'avais donc 12 ans, et jamais je n'avais entendu de tels éclats de voix dans la maison. Je me souviens encore être allée me boucher les oreilles sous ma couette. Après ce jour-là, William n'est plus venu au conservatoire avec moi. Et il passait beaucoup moins de temps à la maison. J'ai appris plus tard que c'est Maman qui a fait en sorte que mon frère puisse toujours aller et venir, et qu'un peu d'argent lui soit verser pour l'encourager dans son projet... Et son envol fracassant à tous point de vue. Samuel voulait le foutre dehors... Mais il était mineur, et ca dépassait l'entendement de sa femme. Autant dire que l'ambiance était tendue en présence du rebelle, mais ça le rassurait de le voir quand même, au moins jusqu'à sa majorité. Elle concédait que le tatouage restait un art, même si elle ne le jugeait pas aussi noble.

C'est quand je suis entrée au lycée qu'il a quitté le nid pour une coloc avec des potes en apprentissage dans le même salon que lui, pour ce que j'en savais. De mon côté, j'ai eu le droit à un encadrement rigide, au point que ça en devenait écrasant. Je bossais des heures après les cours, et mon père ne me passait rien. Je me devais de refléter une image sans bavure. Je ne sortais presque jamais, et même niveau look, je n'avais pas de liberté d'expression. Tout ce que j'avais, c'était mon talent. Parce qu'il était bien là. Même mes parents le reconnaissaient. Mais leur fierté était si lourde à porter...

Un jour que je me débattais avec un sparadrap pour soigner les ampoules qui fleurissaient sur mes doigts, j'ai vu une épaisse chevelure noire approcher. Je sortais du réfectoire. Une main timide s'est tendue vers la mienne. Surprise, j'avais levé les yeux, et là... Je ne peux même pas dire que j'ai croisé un regard, parce qu'il était penché sur mes doigts, très appliqué à me poser le pansement. Complètement médusée que j'étais, je fouillais dans ma mémoire, certaine d'avoir déjà vu ce garçon... Mais impossible de le nommer. Je n'osais rien dire, jusqu'à ce qu'il ait fini...

"Merci..." Avais-je soufflé. Puis une fois un petit moment de trouble passé, un sourire reconnaissant s'était dessiné sur mon visage. "Moi c'est Loren..."

C'est seulement là qu'il a relevé les yeux... Et que j'ai vu ses deux iris... D'un bleu à couper le souffle... Un léger sourire timide qu'il a vite détourné de moi.

"Je sais..."

Sa voix était à peine audible. Sans compter que je m'attendais à tout sauf à cette réponse.

"Raphaël" Avait-il lâché tout bas avant de s'éloigner. J'étais restée plantée là bêtement, en le regardant faire, sans savoir comment réagir. C'était la sonnerie qui m'avait ramenée à moi ce jour-là... Et même une fois de retour en cours, une part de mon esprit ressassait ce qui venait de se passer. Je crois que c'est la première fois que j'ai su ce que ça faisait d'être dissipée...
Dans les jours qui ont suivi, j'ai cherché à le repérer parmi les élèves. Et c'est étrange, mais aussi originale que puisse être sa façon de s'habiller, de farder son visage, je peinais à le distinguer au milieu du flot humain. Au bout de quelques jours, j'avais fini par le voir, assis contre des casiers, un carnet à la main en train d'écrire. J'avais d'abord hésité, avant de me décider à le rejoindre. Je n'avais rien à perdre à aller le saluer... Ainsi, je m'étais accroupie devant lui, naturellement porteuse d'un sourire avenant.

"Bonjour Raphaël..."

Surpris, il avait refermé son carnet pour le serrer contre lui. Oui, son air concentré m'avait intriguée, mais en voyant sa réaction, j'avais préféré ne pas l'interroger à ce sujet. Loin de moi l'idée de le mettre mal à l'aise. Une fois de plus, l'intensité de son regard m'avait clouée. Et une fois encore, la sonnerie, qui me rappelait de plus en plus l'autorité de mon père, me rappela qu'il était temps de rejoindre les salles de classe. Les yeux pleins d'excuse, je m'étais donc éloignée à mon tour, les dents serrées par le regret, et un certain agacement, je dois l'avouer.
Quelques semaines plus tard, l'établissement avait prévu une sortie extra-scolaire entre plusieurs classes au cinéma en vue d'une analyse du film en cours.... Mais ça tombait le même soir qu'un concert auquel je devais participer aux côtés de mes parents. Malgré mon dépit, je ne pouvais même pas envisager de négocier mon absence à la représentation musicale.
C'est l'humeur morose que je suis revenue en cours le lendemain... Et... Plus encore qu'auparavant, je cherchai Raphaël. Il dégageait quelque chose de doux... Et même si je ne savais rien de lui, je ressentais le besoin de sentir cette douceur réservée... Ca m'a soulagée quand j'ai vue qu'il avait l'air content de me voir... Je le sais quand je vois ce petit sourire qui perce sur son visage malgré son regard fuyant. Petit à petit, il avait l'air de se détendre. On peut échanger quelques phrases maintenant. C'est comme ça que je lui ai demandé si lui, avait assisté à la projection. A sa réponse positive, j'avais soupiré en lui expliquant pourquoi j'avais dû manquer ça. Il a eu l'air franchement compatissant même sans un mots... Avant de finalement me proposer de me laisser lire ses notes. Enchantée, je n'avais pas pu m'empêcher de l'enlacer chaleureusement. Oui, il s'était raidi sur le coup... Je m'étais sentie stupide de m'être laissée emporter comme ça... Me confondant en excuse, j'avais rougi en me cachant derrière mes longs cheveux châtains... Ca a eu l'air de l'amuser un peu. Non il ne s'est pas moqué. Il était juste... Attendri. Quelques secondes avaient passé avant qu'il me tende une liasse de papiers couverts de son écriture soignée... C'était tellement gentil... C'est à partir de là qu'on est devenus vraiment amis. C'est bête, hein... Une façon plutôt bateau d'amorcer le contact... Mais j'ai appris qu'il écrivait des histoires, et ça m'a passionnée. Ca m'a choquée quand il m'a dit que personne dans sa famille ne voulait en entendre parler. Pour ma part, j'ai trouvé ça charmant, et ça me faisait un bien fou de me plonger de temps en temps avec lui dans sa petite bulle. Il avait accepté de partager avec moi un peu de son jardin secret. Je me sentais vraiment privilégiée de pouvoir m'évader de cette façon. Ca me donnait un certain sentiment de fierté de voir en lui cette valeur que personne ne savait déceler. Et je me fichais bien des regards en biais qu'on pouvait me lancer dans les couloirs pour m'avoir vu traîner avec "le gars bizarre tout en noir"... Ça ressemblait un peu à un petit acte de rébellion à tout ce monde qui s'obstinait à vouloir me coller une étiquette. J'avais donc moins souffert des années qu'il me restait à traverser avant l'obtention de mon diplôme qui m'ouvrirait les portes des grandes écoles. Evidemment, on ne s'est même pas demandé où j'allais postuler. J'allais pouvoir me consacrer corps et âme au conservatoire... La pression est revenue puissance 1000. Et par la force des choses, j'ai moins vu Raphaël... Mais quitte à sacrifier encore quelques heures de sommeil, je passais un peu de temps avec lui avant de rentrer chez moi. Après tout, j'avais fini par quitter la maison de mes parents, et de toute façon, j'avais besoin d'une coupure franche avec mes partitions pour pouvoir bien dormir.
Un soir, on était sortis boire un verre dans un petit bar plutôt branché de New-York. Un groupe devait monter sur scène... J'ai été tout bonnement captivée... Tous avaient l'air de partager quelque chose d'intense. Quelque chose impossible à toucher, et pourtant tellement visible... Mais un membre avait retenu mon attention plus que les autres. Le chanteur, qui apparemment devait être le leader. Un grand homme à la voix vibrante et profonde... Et son corps couvert de tatouages rendait son aura encore plus sombre... Leur représentation m'avait fait l'effet d'une ondée magnétique. Au point que je m'étais rendue au comptoir avant de partir pour demander au barman si les Night Walkers devaient revenir prochainement. On m'a répondu fièrement que le groupe passait toutes les deux semaines. Je m'étais promis de venir à leur prochaine apparition, et c'est ce que j'ai fait, en prenant soin de nous choisir une table proche de la scène. Pendant l'intervalle, je m'étais renseignée sur le groupe, pour connaitre un minimum leurs morceaux. Avec la mémoire auditive que j'ai, ça a été assez rapide. Toute excitée, je trépignais presque sous l'oeil aussi attendri que malicieux de mon ami. Et je ne mesurais pas encore ma chance, puisque Lucifer, comme il se faisait appeler, à demandé la contribution de quelqu'un dans le public pour entonner un refrain avec lui. C'était bien différent de ce que j'avais l'habitude de chanter, mais j'étais tellement euphorique que je me suis précipitée au plus près de l'estrade, et la main encrée du chanteur a attrapé celle que je tendais aussi haut que je le pouvais. J'avais à peine osé y croire... Mais avant de prendre réellement ce qu'il se passait, je me tenais déjà à côté de lui. Ma voix avait un peu tremblé quand il m'avait encouragée à dire mon prénom dans son micro... Son bras en travers de mes épaules, il avait chanté la première moitié du refrain, avant de me laisser poursuivre. J'avais eu le trac comme jamais je l'avais eu... Mais tout le monde avait applaudi à la fin de la chanson... Et le clin d'oeil du chanteur ne m'avait pas manqué, juste avant que je regagne le sol. Je planais complètement. L'ambiance n'était absolument pas comparable à celle de mes auditions, et autres récitals.... C'était... Magique...
Raphaël ne s'était pas privé de me dire que mon intervention avait été appréciée. Et même si j'étais loin d'avoir les pieds sur terre à ce moment là, j'avais bien vu dans la petite lueur de ses grands yeux clairs qu'il parlait aussi pour lui. Impossible de m'empêcher de lui embrasser la joue. Il avait dû s'y habituer, depuis le temps qu'on se connaissait.

De fil en aiguille, je me suis mise à vraiment suivre le groupe. Mon maquillage est devenu moins discret, et mes vêtement un peu... Moins classique en dehors de mes concerts au dress code imposé. J'allais même les voir quand Raphaël ne pouvait pas m'accompagner. Inutile de dire que mon père ne s'est pas privé de me faire des réflexions sur mon changement de look. Mais je respirais, alors je faisais abstraction, ripostant seulement en lui faisant remarquer que j'honorais toujours les projets auxquels j'étais incluse, et que mon assiduité suivait. Il ne trouvait rien de plus constructif à faire que de se renfermer en grommelant. Grand bien lui fasse. J'avais 26 ans. Il était temps qu'il cesse de me considérer comme une enfant.
Au cours d'un des fameux soirs dans ce bar, mon air jovial ne me quittait pas... Même si l'absence de Raphaël me laissait un vide. Après le passage du groupe, j'étais sortie prendre un peu l'air en songeant que je n'allais pas m'attarder. Alors que j'étais profondément plongée dans les méandres de mes pensées, j'avais sursauté en sentant une main se poser sur mon épaule. Vivement, j'avais fait volte-face, pour me retrouver nez à nez avec Caim. Le bassiste aux yeux encore plus verts que celui du chanteur. Il a eu un petit rire en voyant ma tête.

"Salut poulette! Pas de panique, je mange pas les gens... Ca va?"

J'avais bredouillé une réponse à peine compréhensible qui a encore une fois éveiller la malice du musicien. Il a retiré sa main, et s'est allumé une cigarette.

"On s'est juste demandé si tu faisais de la musique... Parce que t'vois... Les gens gèrent pas le micro comme ca en impro. 'Fin... C'est surtout moi qui me demande. Les autres ont pas le cran... Et comme tu viens souvent... Ca aurait été con de rester en suspens"

Et il a ri à nouveau. Cet homme est une incarnation de la bonne humeur taquine. Et ça, j'en ai eu le coeur net à mesure que la conversation avançait. Il a su me mettre à l'aise... Du coup, on a passé un moment à parler musique. Ce serait un comble que j'ai rien à dire sur le sujet. Sans voir venir, je me suis retrouver avec un rendez-vous fixé par Caim, qui s'appelle en fait Adrian, en backstage le samedi suivant. J'ai accepté sans réfléchir. J'avais l'intuition que si je laissais passer ça, j'aurais des regrets...
Un quart d'heure. C'est l'avance que j'avais sur l'heure que m'avait donnée le bassiste. J'étais nerveuse. C'est le moins qu'on pouvait dire. J'ai une le temps de me faire un nombre incalculable de films comme quoi il ne serait pas là, ou que ca pouvait etre aussi un mec louche... Mais une fois de plus il m'a sortie de mes pensées en sursaut, quand il est venu s'accouder à ma table.

"Nom de dieu c'est top que tu sois là!"

Une accolade plus tard, il me tirait déjà par le bras pour m'emmener aux loges. Et là... Réunion. Tout les membres étaient là. Lilith et Curson sont venus me saluer, l'air ravi tous les deux. Lucifer nous regardait tour à tour, Adrian et moi, un sourire en coin sur le visage. C'est le ressors vivant qui a rompu le silence.

"Alors, mon gars! Dis-lui pourquoi elle est là maintenant. Et tu pourrais au moins bouger ton cul pour dire bonjour monsieur le King of Darkness..."

Le leader a élargit son sourire, juste assez pour qu'il atteigne ses yeux, et a approché, ses deux billes d'un vert doré braquées sur moi.

"Salut... Loren..."

Rien que le fait qu'il se souvienne de mon nom m'impressionnait. Il soupira, en adressant un regard à la fois complice et vengeur à l'homme qui se tenait toujours à coté de moi.

"On envisage de faire une version acoustique de la chanson que t'as chanté avec nous... Adrian nous a parlé de ton niveau en musique,
du coup on a pensé que ca serait cool que tu fasses la version entière avec nous."

Abasourdie. C'est le premier état dans lequel je me suis retrouvée en entendant cette proposition. Est-ce que j'avais bien compris? Il s'était avéré que oui.... Un mois après, on a présenté le morceau revisité au public qui l'a accueilli incroyablement bien. Ca m'a tellement émue... Sans compter que les répétition n'avaient pas manqué d'instants mémorables. Je retrouvais la bande un soir sur deux pour mettre ça sur pied. J'ai appris quel genre de lien positif pouvait créer la musique... On a fêté la représentation de la chanson tous ensemble... Mon coeur battait à tout rompre. Tous fumeur sauf Allan, alias Curson, le batteur, on s'est retrouvés dehors un moment donné. Et un a un ils sont tous rentrés... Sauf Black. Bien-sûr, j'avais demandé au groupe si Raph pouvait passer la soirée avec nous... Ils avaient accepté sans hésiter. C'est là que j'ai pu remarquer à quel point le leader pouvait intimider mon ami. Allan avait distraitement entraîné Raph avec lui à l'intérieur. Mais... Qui aurait pu ne pas l'être? Je ne savais pas comment agir en tête à tête avec Lucifer. On avait su s'entendre rapidement en répétition, et il dégageait toujours ce truc qui m'avait mis des papillons dans mon ventre la première fois. Au bout d'un moment, il a pris la parole.

"Bravo ma belle... C'était super... Et toi... T'as assuré... Les gens t'adorent sûrement déjà..."

Alors qu'il était dos à moi, il s'est retourné, et s'était rapproché, pour poser une main à côté de ma tête, sur le mur auquel j'étais appuyée. Mon coeur a fait un bond.

"Il faudrait qu'on enregistre... On te trouvera un nom de scène..."

En parlant, sa voix avait baissé en volume, et il avait continué à se rapprocher...

"Ce sera génial..." Avait-il soufflé avant que ses lèvres au goût de fumée prometteuses ne se posent contre les miennes...

J'ai cru que mon coeur s'était arrêté. Figée par la surprise, et certainement l'intimidation aussi, je mets un peu de temps avant de rendre ce baiser auquel j'étais loin de m'attendre... Mais apparemment, j'étais bien la seule... Vu que tout le monde a juger bon de s'éloigner... En emmenant Raphaël. Ma respiration tremble un peu quand je pense à la remettre en route... Mais je ne recule pas. Ce serait mentir si je disais que ce ténébreux personnage ne m'attirait pas. Par contre... Je n'aurais jamais cru que moi je pouvais l'attirer. D'une part parce que je fais fade à côté de lui... Et en plus...

"Et... Et Lil... Euh... Zoey?" M'inquiétai-je aussitôt le baiser rompu. Black eut un petit rire qui eu le don de me faire frissonner depuis le creux des reins qu'à la racine des cheveux. "Détends-toi... Zoey est lesbienne."

Mes joues s'enflamment... Il en effleure une du bout des doigts de sa main libre, son regard perçant toujours sur moi, et son sourire amusé toujours aux lèvres. "Alors... Qu'est-ce que t'en dis?"

J'ai hésité quelques jours... Mais au fond de moi, je bouillais. C'était ce que je voulais, bosser avec des gens comme ça. Comme eux... Comme lui... Mon ami de toujours fut le premier à connaître ma décision. Il m'a encouragée, même si je ne pouvais ignorer sa méfiance envers Black... Moi... J'étais complètement sous son charme. Et puis, il me portait si haut... Alors je supportais tout à fait son jeu de scène avec Zoey. J'aimais bien cette fille. A leur contact, ça m'a semblé naturel de me... Lier un peu plus étroitement au groupe. Mes cheveux y sont passé les premiers, le jour même où j'ai quitté le conservatoire. Et la semaine suivante, je passais sous l'aiguille de William... Il fallait s'en douter... Samuel ne m'a plus adressé la parole depuis... Mais ça nous a rapprochés, mon frère et moi. Il a fait de mon corps une vraie toile vivante en quelques mois... C'était simplement incroyable. Et Black avait raison. Le public avait vraiment apprécié mon arrivée dans le groupe. Ca en a fait rêvé plus d'un, l'histoire de la fan qui a été repérée, un soir au hasard, et qui se retrouve à figurer sur la pochette de l'album suivant. On a vu fleurir pas mal de fanfictions sur le sujet. Beaucoup ont imaginé que c'est Adrian qui a senti en moi l'étoile qui n'attendait que de se révéler... Qui sait si ce n'est pas un peu vrai, puisque c'est à lui que j'ai eu affaire... Mais non, on n'a jamais été ensemble... Les fans sont vraiment adorables à travers ce type d'écrit, et c'est plutôt amusant de voir jusqu'où leur imagination peut aller parfois. Naturellement, personne ne mentionne Raphaël... Il ne se montre pas... Mais j'avoue aimer l'idée de le garder précieusement pour moi... Même si je suis en couple avec Black.
Une relation passionnée, et passionnante sous tout rapport. Quand on crée, quand on discute, dans le quotidien... Dans l'intimité... Oui, c'était sublime...

Jusqu’à ce soir, où tout le monde était convié à rester à un after show. Evidemment, Alrinach l’était autant que les autres. Mais j’ai fini par me sentir fatiguée, à cause de la soirée intense qu’on venait de passer, en plus de tout ce qu’on pouvait faire à côté. Alors j’ai voulu rentrer. Après avoir prévenu les membres, je suis sortie pour interpeller un taxi. Mais avant que je comprenne quoi que ce soit, je me suis retrouvée avec une main devant la bouche, le dos plaqué à un mur. Mes pieds avaient quitté le sol. Je me suis retrouvée dans une ruelle toute proche… Je pouvais voir le trottoir d’où je venais, c’est dire… Mais je ne pouvais pas distinguer les gens qui s’en prenaient à moi… Il faisait trop noir, et leurs visages étaient couverts. Ils n’ont même pas pris la peine de me parler… J’ai vu quelque chose briller, et la seconde suivante, ma main droite était littéralement clouée au crépis à côté de ma tête. J’ai voulu hurler, mais cette main étouffait tout son qui aurait pu sortir de ma bouche. Tout est allé très vite, et c’est pas là que j’ai eu le plus mal… J’en étais même encore loin, puisqu’après ça, ca a été le trou noir, jusqu’à ce que je me réveille à l’hôpital… Le “bip” de l’électrocardiogramme me semblait hurler, la lumière était trop vive… Mais ma main… A peine j’avais ouvert les yeux, que j’ai été prise d’une douleur cuisante, à m’en tordre les boyaux aux larmes… Il m’a fallu du temps pour reconnaître Raphaël qui se tenait au dessus de moi, occupé à me passer un linge frais sur le front.

“Où est Black?”

C’est la première chose que j’ai pensé à articuler. Le regard de mon ami s’était posé sur la porte de la chambre, d’où on pouvait entendre des voix. Est-ce qu’il était là? Je l’espérais si fort… J’avais besoin de le voir…
Raphaël a battu en retraite dès que la porte s’est ouverte, sur mon amoureux, et son meilleur ami. Mais l’expression du chanteur était bien loin de ce que j’aurais imaginé voir dans un moment pareil. Adrian s’était penché sur moi pour déposer un baiser dans mes cheveux, avant de se redresser, et lancer un regard au Zombie que je n’avais pas pu voir… Mais ce dernier était… Figé. Il me fixait, mais on aurait dit que ce n’était pas moi qu’il regardait. Du moins… Jamais il ne l’avait fait de cette façon.

“Je vais chercher les infirmières, pour les antidouleurs” Déclara Caim avant de quitter la pièce.
“Mon coeur…” Commençai-je, arrêtée dans mon élan par cette froideur silencieuse.Ce n’est qu’après un temps qui m’avait fait l’effet d’une attente interminable qu’il s’est animé pour embrasser mes cheveux à son tour. “Repose-toi…” Avait-il lâché avant de sortir, lui aussi.

C’est à partir de là que tout s’est complètement écroulé autour de moi… Outre la “simple” douleur, on m’avait annoncé que des nerfs avaient été endommagés. Que j’allais devoir faire de la rééducation pendant plusieurs mois, pour espérer récupérer l’usage de ma main… Premier choc. Je dis ça, parce qu’en plus, après que les médecins de l’hôpital aient fait de leur mieux, et qu’on m’ait donné l’autorisation de rentrer à la maison, ma vie est devenue infernale. Black était constamment excédé… Et c’était pire chaque fois qu’il me voyait en difficulté à faire quelque chose. Inutile de dire que dans mon état, si j’avais du mal à me servir de couvert, ce n’était même pas la peine d’imaginer faire quelque chose d’un violon ou d’un piano.
La tension latente me rendait malade. J’avais espéré qu’il m’encourage comme il l’avait toujours fait. Qu’il me soutienne. J’avais besoin qu’il me dise que j’allais m’en sortir. Qu’on allait s’en sortir. Au lieu de ça, il ne savait plus s’adresser à moi autrement qu’en grognant, ne me touchait plus… J’avais l’impression de le dégoûter… Au point que j’ai commencé à me dégoûter moi-même. Pourtant, j’étais pas restée là, comme une âme en peine à me morfondre. Dès que ça m’a été possible, j’ai postulé au Deep Shadows pour un poste de barmaid d’abord. Les charges ne sont pas lourdes. Eliot a accepté, et il ne me payait pas trop mal, sûrement pour ce que ma notoriété pouvait rapporter au club, même dans mon état.. Ca m’a permis de me sentir un minimum utile pendant mon calvaire. Au bout de quelque semaines, le patron m’a présentée à Snake, son frère. Ils m’ont promis de me trouver un truc assez fort pour m’enlever la majorité de mes raideurs, mais j’ai vite compris qu’on ne parlait pas de se rendre dans une pharmacie de pointe, ni même un labo de recherche… Enfin.. Si. Mais pas le genre dont on voit la campagne de financement à la télé. Là, il ne fallait que j’en parle à personne. Même pas à Raphaël. Ca allait être ça le plus éprouvant...Mais j’étais prête à tout pour sauver cette vie qui était en train de me filer entre les doigts… Couple, carrière… J’ai accepté le deal. Ca a eu l’air de plaire à Eliot. J’ignorais qu’il soutenait à ce point mon avenir dans la musique.

C’est le coeur un peu moins lourd qu’après quelques jours de ce mystérieux traitement, j’ai pu remarquer de légers progrès. Au bout d’environ un mois, Black m’a trouvé au piano en rentrant à la maison.

“Ca fait une heure que je travaille…” Lui annonçai-je fièrement “Je n’ai presque pas mal. Tiens, regarde… J’ai commencé à composer un petit truc. Ce serait pas mal pour le refrain du prochain single.”

J’avais aussi pu cumuler un poste de serveuse en alternance avec le bar. Mais ça me semblait moins important comme flash info. Black a posé ses affaire négligemment sur une chaise de la salle à manger sans même venir m’embrasser. Moi qui croyais lui avoir annoncé la nouvelle qu’il attendait….

“Laisse-tomber Loren. Tu sais bien comme moi que tu joueras plus comme avant…”

Et là, ce fut le coup de grâce. Je n’ai même pas pu retenir mes larmes, à peine sa phrase terminée.

“Mais qu’est-ce que tu as, à la fin?! Tu ne vois pas que je fais tout ce que je peux pour aller mieux? Que tu ne veuilles pas aller aux rendez-vous médicaux avec moi, j’ai fini par m’y faire… Mais aies au moins la décence de ne pas me démolir à chaque fois que j’essaie de faire quelque chose de bien!”

Silence… Pas de réaction. S’il continuait comme ça, il allait me rendre folle. D’un bond, je me suis levé du banc du piano pour le rejoindre, et le tourner vers moi pour l’obliger à me regarder.

“Qu’est-ce qu’il y a? Tu ne m’aimes plus? Je te répugne? Aies au moins le courage de le dire!”

Les larmes ruisselaient sur mes joues. Je détestais ça, mais je n’en pouvais plus.

“Je commence à croire que tu ne t’ai mis avec moi que pour le buisness du groupe…” Dis-je plus bas, les yeux trop voilés de larmes pour pouvoir vraiment lire les expression du visage du chanteur. Le suspens a duré encore quelques secondes, avant que le couperet ne tombe.

“On va s’arrêter là. J’ai rencontré quelqu’un."

J’ai failli lui demander s’il comptait cesser de s’acharner sur moi. Si c’était une blague, un test de constance… Balayer deux ans d’histoire pour un accident de la vie… C’est tellement injuste. Sa phrase avait a peine eu le temps d’être prononcée que je me posais déjà les fameuses questions : Pourquoi? Depuis combien de temps ça dure? Est-ce que c’est à cause de l’accident? Le quotidien, ou mon incapacité à jouer? Est-ce qu’il m’a vraiment aimée…? Est-ce que c’est maintenant, ou quand il était charmant qu’il est vraiment lui-même?
Mon tournis me réduit au silence… Et à l’immobilité. Près de deux ans d’histoire et de ce que se pensais être de l’osmose, réduits en cendre d’une phrase, et tous mes espoirs d’y voir survivre quelque chose. J’aurais pu les poser toutes ses questions. Mais ces dernières semaines m’avaient bien appris que se taper la tête contre un mur ne provoque que des plaies qui tâchent… Et c’est ce que Black est devenu pour moi… Un mur. Devant mon absence de réaction, il s’est senti obligé d’ajouter quelque chose.

“C’est une bonne violoniste qui sait aussi très bien quoi faire d’un piano.”

Bien. Tout était dit. Les draps étaient encore tièdes, qu’il avait déjà trouvé de quoi les rendre chauds… Enfin, pire que ça, puisque je n’étais pas encore vraiment partie. Ceci dit, dans l’état actuel des chose, je ne vois pas bien comment j’aurais pu enchaîner autrement. Et au moins, il avait répondu à une des mes questions sans m’obliger à la poser. J’ai été un coup de pub pour son business. La gorge trop nouée pour parler, et de toute façon trop écoeurée pour trouver quelque chose à dire, j’ai fait volte-face pour aller chercher une grande valise, et fourrer dedans tous les vêtements qu’elle pouvait contenir. Mon téléphone, de quoi le charger, mes moyens de paiement, mes papiers d’identité, mes médicaments, et je suis partie sans lui adresser un mot. Si ca se révélait nécessaire, on en reparlerait plus tard… Mais selon ce que j’avais pu apprendre de lui récemment, j’en doutais sincèrement.
Une fois dans la rue, j’ai immédiatement pensé à appeler Raphaël, mais je détestais l’idée de me rabattre sur lui comme une solution de replis… De l’appeler au secours chaque fois qu’il m’arrivait quelque chose. Bien-sûr, j’avais partagé mes joies avec lui… Mais de son coté, il ne m’avais pas sollicitée comme moi je n’avais cessé de le faire, quasiment depuis le lycée. Après un long soupir, je me dirigeai finalement vers un hôtel ou je passai près d’une semaine. Une semaine durant laquelle j’avais soigneusement évité les appels réguliers et fréquents d’Adrian. Je ne voulais ni l’entendre essayer de me convaincre de rejoindre Black, - l’idée même de retourner dans cette appartement m’insupportait- ni de tenter de l’excuser, ni même de s’appitoyer sur mon sort. Je l’avais assez fait depuis mon agression, et ça n’avait amené aucune compassion, ou du moins bien trop superficielle pour que je continue à chercher ce genre de chose.

Au bout de cette fameuse semaine, j’ai trouvé un appartement déjà meublé. Alrinach avait beau avoir quitté les réseaux sociaux, je pense que ça m’a ouvert un peu de portes pour pouvoir me reloger rapidement. Un message a été laissé sur la page du groupe pour expliquer que des complications empêchaient mon retour sur scène, mais que “Sugar” assurerait la relève. Je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une certaine colère en lisant ça… Et fut un peu… Soulagée de voir que les fans ne m’avaient pas tous remplacée, eux… Mais peu importait maintenant. Cette page était tournée… Enfin… C’est ce que j’aurais voulu, puisque j’ai été de rencontrer la fameuse “Sugar” qui n’était autre que la fille d’Eliot… Je me retrouvais désormais contrainte de les voir se pavaner là, à chaque passage des Night Walkers sur la scène du Deep Shadows, puisque Eliot prenait toujours soin de réserver leur table dans mon secteur de la salle. Je comprenais mieux, maintenant, son air réjoui quand il m’a accordé du temps de travail en tant que serveuse… Maudit soit cet homme, qui jubile devant le malheur des autres en les persuadant qu’il veut leur venir en aide. Il sait qu’il me tient par notre accord à la pharmacie du marché noir, et il en joue. Mais le vent tourne, et j’attends ce jour où j’aurai mon mot à dire.
Au fil du temps, même si certaines rancoeur me restent, plutôt vives, j’ai appris à vivre dans cette situation. J’ai vu pour qui j’avais vraiment pu compter, et pour qui je comptais toujours. Adrian reste le membre du groupe duquel je suis le plus proche, même si j’apprécie toujours Allan et Zoey. Quant aux deux autres, je suis bien contrainte de les tolérer… Raphaël, lui a toujours été, et restera hors catégorie. Il a eu le don d’être toujours là sans jamais trop s’impliquer dans les conflits. De me soutenir, et de croire en moi comme je le fais pour lui. Qui sait si un jour je n'aurais pas le courage de remonter sur scène, au moins pour le plaisir de voir s'illuminer son regard… Lui… C’est mon Trésor.




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Exsistit autem hoc loco quaedam quaestio subdifficilis, num quando amici novi, digni amicitia, veteribus sint anteponendi, ut equis vetulis teneros anteponere solemus. Indigna homine dubitatio! Non enim debent esse amicitiarum sicut aliarum rerum satietates; veterrima quaeque, ut ea vina, quae vetustatem ferunt, esse debet suavissima; verumque illud est, quod dicitur, multos modios salis simul edendos esse, ut amicitiae munus expletum sit.


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Exsistit autem hoc loco quaedam quaestio subdifficilis, num quando amici novi, digni amicitia, veteribus sint anteponendi, ut equis vetulis teneros anteponere solemus. Indigna homine dubitatio! Non enim debent esse amicitiarum sicut aliarum rerum satietates; veterrima quaeque, ut ea vina, quae vetustatem ferunt, esse debet suavissima; verumque illud est, quod dicitur, multos modios salis simul edendos esse, ut amicitiae munus expletum sit.



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