Pain(t)| Gaëlle & Calvin
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Re: Pain(t)| Gaëlle & Calvin
"Pain(t)"
My promise is a lie... I promise that I will hurt you.... - The Promise - In this Moment
Je me doutais que ma… Remarque, qui n’était pas vraiment une question, même si… S’en était une, enfin… Bref. Je me doutais que ça ferait naitre des tensions. Pas une dispute, bien-sûr. Il n’en était pas question… Mais je sais que le sujet est sensible pour nous deux… Cependant, je n’imaginais pas que Calvin serait aussi mal à l’aise… Je veux dire… Que mainte fois, nous avons évoqué Madison dans une conversation, et il semblait toujours savoir quoi me répondre, et tout s’apaisait, comme une évidence. Mais là, ce qui est évident, c’est que ce qu’il s’apprête à me répondre est douloureux… Et certainement pas à la même mesure que les questions de jalousie existentielles habituelles. Malgré mon envie de le pousser à me dire ce qui lui fait mal à ce point, je ne fais que le couver de ce regard protecteur que je lui adresse si souvent… Silencieuse. Je lui donne mes mains, qui semblent se perdre dans les siennes sitôt qu’il les enveloppe… Habituellement, cette vision m’aurait fait sourire. Peut-être même que j’aurais rougi… Mais cette fois, je suis littéralement pendue à ses lèvres. Faire sans son avis à partir de maintenant ? Ils se sont encore disputés… Mais à quel point ? L’aurait-elle mis dehors ? Si c’était le cas… Est-ce qu’il serait venu directement chez moi… ? Ca n’aurait fait que donner raison à la paranoïa de la journaliste… Et puis… Il a son frère qui serait sans doute le premier à le recueillir sans risque d’aggraver encore la situation… Non ? Enfin… Le début de la phrase n’est rien en comparaison de la fin. Elle me révolte tellement, que j’en oublie la peinture sur le coup. Mes yeux s’écarquillent, je le sens… Mais forcément, quand je m’en rends compte, c’est qu’il peut le voir. J’aurais voulu pouvoir rester neutre… Mais ma réaction n’est rien en comparaison de celle que je réprime… Je m’applique déjà à ne pas resserrer ma poigne autour des mains du peintre… J’ai envie de hurler…. Un jeu ? Sérieusement ?!
Qu’on me corrige si je me trompe, mais un jeu n’est-il pas censé observer des règles connues de tous les participants, témoignant d’une complicité qui les unit ? Un jeu fait rire…. Laisse de bons souvenirs. Dans le cas présent, je ne vois rien de tout ça… Félicy aurait sans doute su m’éclairer, elle. Très douée dans le domaines des jeux qui ne réjouissent que celui qui connait les règles… Penser à elle me fait serrer les dents… Mais une fois encore, c’est toujours mieux que de serrer les mains… Je dois être douce… C’est pour ça qu’il est là, j’en suis sûre…
Mais, alors que je rassemble toute ma volonté pour me calmer, un autre petit mot me revient… « Si ». Comment ça, « si » c’est à ça qu’elle veut jouer ? Parce qu’elle risque de refaire irruption ? Si c’est le cas, Calvin s’en voudra… Et s’il s’en veut, il sera de nouveau à la merci de la volonté de la princesse infernale. Et… Mais… Si elle reprend place dans la partie…. Qui sait ce qui aurait pu se passer si Félicité n’était pas morte J’en frémis, et balaie aussitôt cette pensée de ma tête pour revenir à mon… Mon… à Lui… Quelle pièce du jeu deviendrai-je ? La coupable pour elle ? Une diversion pour lui avant qu’il ne lui retombe dans les bras, ou qu’elle l’oblige encore à ramper ? Non… Ca ne peut pas être ça… L’idée à elle-seule me rend folle de rage… Mais… Non… Il ne peut pas me faire ça… Pas lui… Pas mon chevalier des mers…
Mes mains se mettent à trembler dans les siennes, malgré moi, alors que j’essaie de me concentrer sur la suite… Ne pas penser à elle… C’est beaucoup me demander, ça… Après tout le mal, conscient ou non qu’elle a pu me faire, et que visiblement, elle lui inflige encore… Enfin, sa dernière phrase dessine un sourire sur mes lèvres, bien que mes yeux contiennent trop d’amertume pour en être éclairés.
« Je suis avec toi, et je ne veux penser à rien d'autre … »
Je soupire longuement. Mon cœur s’allège un peu… Je l’attire à nouveau dans mes bras, et le berce doucement quelques secondes. Oui, j’ai peur. Une peur bleue de la suite de cette épopée aux airs de prophétie tragique… Mais il a raison… Il est avec moi, dans ma maison… Et si c’est à moi qu’il veut penser, et rien qu’à moi… Je ne penserai qu’à lui. De toute façon, dans l’état actuel des choses, mes questions pouvaient bien attendre quelques heures… Si toutefois il n’y répondait pas avant, par besoin de s’acquitter un peu de toutes ces tensions qui le rongent…
Je caresse tendrement son dos, et après près d’une minute, je demande tout bas… Pas besoin de parler fort, vue la distance qu’il y a entre ma bouche et son oreille.
« Dis-moi ce que je dois faire… » L’encourageai-je dans le but de le pousser à me guider à travers son projet artistique.
Code by Sleepy
Re: Pain(t)| Gaëlle & Calvin
Je n'avais pas envisagé deux secondes qu'il ait à s'excuser. Je sais qu'il a connu de meilleurs jours. Et je suis là pour alléger un peu ses pensées, au moins quelques heures.... Mais c'est lui qui cherche à me rassurer. Ca doit être dans la nature des hommes qui ont un cœur.... Et je m'en veux... D'avoir peut-être trop laissé paraître ce qui a pu me passer par la tête... Mais il continue de parler, alors je me tais.
Je prends sur moi pour ne pas faire deux fois la même erreur en laissant voir ma surprise quand il parle du départ de Madison... Avais-je seulement bien entendu? Bien saisi le sens de ses mots... Partie... Faire un tour, ou pour toujours? Question bien délicate à formuler. Habituellement, je suis spontanée, et je pense savoir que c'est un tait de mon caractère que mon jeune peintre sait apprécier... Mais j'ai appris aux cotés de Sasha que certains silences sont nécessaires... La patience apporte souvent ce qu'on attend, quand c'est vraiment élémentaire... Je ne fais donc aucun commentaire sur le coup... D'autant plus que ses yeux se font fuyants... Je me mordille la lèvre, un peu nerveuse de ne pas savoir comment apaiser cette peine qui le poursuit visiblement...
La conversation rechange de cap, pour revenir au sujet de ce qui avait inspiré sa venue ici... Ou peut-être était-ce l'inverse... Je passe une main un peu timide dans ma crinière blonde que j'avais essayé tant bien que mal de dompter. Bien-entendu que je connais le principe du body painting... Mais de nous deux, c'est toujours lui qui a posé les limites... Les miennes existent, mais il ne m'a jamais poussée dans mes retranchements... Je n'ai donc jamais eu à le faire. Et aujourd'hui... Rien n'a changé de ce côté là, pour moi... Personne ne pourrait s'offusquer qu'il me voit, ou plutôt me revoit nue... Ma question visait seulement à ne pas le prendre au dépourvu... Un léger sourire redresse le coin de mes lèvres quand je vois son attitude qui le rend d'apparence encore plus jeune qu'il ne l'est. Délicatement, j'attrape sa main libre.
"Ne t'excuse pas... Tu sais... Si tu as besoin... Pour quoi que ce soit... Tu peux me parler... Hein?"
Oui, il fallait quand même que le dise. Mais pour ne pas l'obliger à me répondre immédiatement, je pose un baiser contre sa joue, et me détourne pour prendre la direction de ma chambre. Comme ça, il aura le temps de décider de quoi il voudra qu'on parle... Ou même s'il préfère, on peut ne pas parler, ça ne me dérange pas. On en revient à la valeur du silence, que j'ai appris avec Sasha. Quand on crée... On s'exprime déjà... C'est juste... Différent d'une conversation banale.
Une fois devant mon lit, je me défais rapidement de ma chemise. Mon short ne tarde pas à suivre... Devant mon miroir, je fronce les sourcils, réfléchissant à toute allure. Mes sous-vêtement risquaient de n'être qu'une entrave au pinceau, non? Après tout... Les sirènes revendiquent souvent leurs formes sans artifice de tissus...
Me voilà donc parée uniquement de mes tatouages... Et mes cheveux. Indéniablement. Calvin connait tout ça... Il les a vus, il les a touchés... Et... Il a eu l'air d'apprécier... Je rougis toute seule en constatant à quel point mes souvenirs de cette courte période sont vifs... Puis je secoue la tête pour me ressaisir, et ouvre ma penderie pour en sortir un peignoir fin en coton noir. Je l'enfile, et noue la ceinture sans trop serrer les pans. Loin de moi l'idée de me cacher... De toute façon, la coupe de la pièce donne un décolleté relativement échancré,alors que le bas du peignoir m'arrive juste au dessus du genou.
Après un dernier coup d’œil dans la glace, je reprends le chemin du salon.
"Tu veux quand même que je te serve quelque chose à boire,
avant qu'on commence? Ou... Tu peux même emmener ton verre dans l'atelier..." Proposai-je.
L'atelier a un sol en lino. C'est facile à nettoyer, et il est assez grand pour que j'y étale toutes mes ébauches et que j'en réalise... J'y peins aussi... Et s'il veux que je m'allonge, ou m'asseye, il n' y aura qu'à prendre un des petits sofas qui se trouvent dans le petit studio photo aménagé dans la pièce juste à coté...